Quelque chose de Corée du Nord : les éditions Nanika passe la frontière !

Je vous avais parlé des éditions Nanika avec Quelque chose de Corée du Sud il y a quelques mois. La particularité des livres de chez Nanika est qu’ils sont le parfait équilibre entre le guide touristique et le guide historique; ils vous font voyager. J’ai eu la chance de pouvoir lire Quelque chose de Corée du Nord et suis très heureuse de pouvoir vous donner mon avis sur cet ouvrage !



Connaissez-vous vraiment la Corée du Nord ?

C’est LA question que l’on se pose en ayant seulement le livre en main: est-ce que je connais vraiment la Corée du Nord ? Ou est-ce que j’ai décidé de me fier uniquement à ce que j’ai pu lire dans les médias et les « on dit que » ? Est-ce que ces personnes qui écrivent sur la Corée du Nord pour un article ou deux connaissent le pays ? Y ont-ils déjà mit les pieds ?… Eh bien, les trois auteures de Quelque chose de Corée du Nord l’ont fait. Delphine Jaumes, Alexia Muller et Camille Fourmeau se sont retrouvées étudiantes en Corée du Nord pour pouvoir mener à bien leur projet d’écrire sur ce côté méconnu du pays… Tout comme l’on peut avoir affaire à des personnes qui idéalisent la Corée du Sud (et je parle d’expérience), et bien l’on a également tendance à déprécier la Corée du Nord, sans doute par peur de l’inconnu, et de la différence. On ne peut nier que le côté nord du Pays du Matin Frais fait peur. Et c’est pour que l’on arrête de l’associer seulement aux mots « nucléaire » et « dictature » que le trio de chez Nanika a écrit cet ouvrage. On va faire le tour du propriétaire ensemble !

L’admiration du leader et du pays.

La glorification du leader et et la propagande sont réelles. L’admiration qu’ils portent pour Kim Il-Sung est très forte et fait partie de leur quotidien. Il faut dire que ce dernier a activement participé à la libération de l’ensemble de la Corée. Cette adulation passe par un très grand nombre d’éléments :

  • La présence du leader sur les billets
  • Le comptage des années depuis l’année de naissance de Kim Il-Sung
  • La présence de statues à l’effigie des leaders décédés

La Corée du Nord est au centre du quotidien de ses habitants. Ce que je veux dire par là c’est que les chansons portent sur la gloire du pays, que les films sont en général là pour rappeler la force et la supériorité de la Corée du Nord (supériorité face aux japonais, aux Sud-Coréen, aux USA). Cette idéologie a un nom en Corée du Nord et s’appelle Juche 주체, ou l’indépendance. Être indépendant sur tous les fronts.

Pourtant, le rêve de tout un chacun, c’est la réunification

Les rapports entre Nord et Sud.

On va d’abord faire un peu d’Histoire !

Évidemment, un des maître mot de Quelque chose de Corée du Nord est le rapport entre la Corée du Nord et sa voisine. Et tout commence par l’histoire de la Corée. Il ne faut pas oublié qu’avant la Guerre de Corée, il n’y avait pas de nord et de sud. Il existait seulement un peuple qui a rapidement eut du mal à survivre entre les différents autres pays limitrophes qui ont rapidement fait tout pour se disputer le bout de viande qu’était la Corée. Et, malheureusement, cela est encore un peu le cas de nos jours.

De ce qu’ai pu tirer de ma lecture (encore une petite lecture de 200 pages qui nous donnent envie de creuser davantage par nous-même ensuite !), la Corée s’est souvent retrouvée au centre de conflits qui ne la regardait pas, mais pour laquelle elle s’est en quelque sorte retrouvée devenir le prix à gagner. Et donc, chaque nouvelle querelle s’est retrouvée résolue par un tiers, ce qui a aidé à mettre encore plus d’huile sur le feu entre les deux Corées. La Guerre de Corée (1950-1953) est due à la partition du pays après la Seconde Guerre Mondiale. D’un côté les forces soviétiques; De l’autre, les forces américaines. D’un côté, un gouvernement communiste (et mise au pouvoir de Kim Il-Sung 김일성), de l’autre, pro-américain. Cette guerre entraîne alors la confirmation de la frontière le long du 38ème parallèle et l’instauration de la zone démilitarisée entre les deux Corées. Un cessez le feu a été signé mais, officiellement, le pays est encore sous le joug de la guerre.

Egalement, depuis 1967 se déroule un conflit maritime en interne appelé « la Guerre du Crabe ». Encore une fois, c’est un tiers qui a décidé de couper la Mer Jaune en deux entre les deux Corées, puisqu’il s’agit de l’ONU. Et évidemment, le découpage n’est pas équitable…

On se retrouve donc avec le Nord qui a le soutient de la Chine, et dont le chef est un ancien rebelle qui a aidé à la libération de son pays. Et au Sud, le soutient des Américains, avec un peuple qui se mondialise et un président qui n’a pas mit les pieds dans son pays natal depuis près de 30 ans… Quelque part, on peut peut-être comprendre les griefs de la Corée du Nord envers les USA…

Il existe de très nombreuses ressemblances entre les deux Corées.

Malgré leurs différents, on ne peut dissocier les deux pays sur tous les points. Et, si vous connaissez la Corée du Sud, et bien vous connaîtrez également quelques points culturels de la Corée du Nord. On peut le comprendre dans le point culinaire de Quelque chose de Corée du Nord qui se nomme « Kimchi, Soju et Maekju« . Si ces trois mots ne vous sont pas inconnu, c’est tout à fait normal ! Les Nord-Coréens sont également consommateurs de kimchi (le chou fermenté, symbole populaire de la Corée), de Soju (oui, on peut boire de l’alcool en Corée du Nord, incroyable non ?) et de Maekju (la bière en coréen). On retrouve également le Bibimbap.

Le Taekwondo est le sport national à travers toute la Corée, tout comme le Hangeul en est l’alphabet (bien qu’il existe quelques différences entre le Hangeul au Nord et au Sud. D’ailleurs, l’alphabet s’appelle Joseongeul 조선글, au Nord, ou la langue de Joseon.). Au Nord et au Sud, le Won est la monnaie (bien que les billets soient différents) et certaines religions se retrouvent des deux côtés, comme le bouddhisme.

Rapports au reste du monde.

Comme j’ai pu vous le faire comprendre plus haut, la Corée du Nord est très rancunier envers les Etats-Unis et, par extension, envers la Corée du Sud. Ils ont donc une tendance à rester un peu fermé à la mondialisation. Ou plutôt, à la garder sous contrôle pour éviter les débordements. Il est clair que les moeurs ne sont pas les même que les notres et que la pluriculture n’est pas le mot d’ordre de la Corée du Nord, même s’ils semblent porter une grande importance au paraître vis à vis des étrangers (par exemple, les auteures nous expliquent que certains restaurants refusent de les servir car leur local n’est « pas assez bien » pour elles). Il existe également une volonté de garder leur patrie « à l’abri » de la mondialisation (pas d’internet mais de l’intranet, contrôle renforcé des douanes à l’entrée comme à la sortie du pays). En encore, KFC, Disney, Coca-cola,… Certaines marques sont présentes sur le territoire.

Cela n’empêche pas le pays d’avoir quelques évènements ouverts au public étranger comme des marathons, des festivals (de cinéma, de la bière) ou cérémonies et célébrations.

Pour conclure…

Quelque chose de Corée du Nord comprend cinq gros chapitres qui dépeignent tour à tour l’histoire et les traditions du pays, l’art et la culture, la gastronomie, la religion et les croyances, et le quotidien.

Quelque chose de Corée du Nord donne, comme son prédécesseur, envie d’en savoir plus encore sur ce pays jugé parfois injustement. Par exemple, comment se passe une journée de travail ? Ou une journée à l’école ? Ce sont des sujets que l’on effleure avec cet ouvrage. Peut-être un deuxième tome ou une deuxième édition un jour ? 😉 

Quelque chose de Corée du Nord nous donne simplement envie de passer la frontière pour voir par nous-même ce qu’il s’y passe.

Source: les photos viennent de l’ouvrage Quelque chose de Corée du Nord, éditions Nanika, 18€.

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