Le culte du travail.

En Corée du Sud, les mœurs de travail sont différentes des nôtres. Bien que très avancée technologiquement parlant, la Corée du Sud est encore à ses balbutiements concernant un certain nombre de chose dans le domaine du travail. Dans cet article, j’ai essayé de trouver un maximum d’informations sur le sujet « A quoi ça ressemble de travailler dans une entreprise typiquement coréenne ?« , en demandant des témoignages de personnes sur place. Une des premières choses que l’on m’a dit est qu’il fallait que je regarde le drama Misaeng 미생, qui a cartonné à sa sortie pour sa justesse à dépeindre le milieu du travail en entreprise coréenne. Mais, comme il y a toujours un peu de « romance » dans les dramas, je souhaitais vraiment avoir un avis personnel d’une vraie personne. Voilà donc ce que j’ai pu avoir comme informations sur le sujet.
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Les rangs.
La première chose à faire lorsque l’on travaille dans une entreprise coréenne est de retenir les différents rangs ou titres. Il vous faut oublier les « hyung« , « unnie » et autre « oppa« , et utiliser Dae-pyo, Sa-jang, etc… Je suis sûre que vous avez déjà entendu 대표님 dans les dramas, et bien il s’agit du coréen pour « président« , et sera utilisé plutôt dans le domaine des startups, des boîtes modernes. Il existe tout un tas de règle à apprendre sur comment s’adresser à un collègue ou un supérieur en entreprise que même les coréens eux-mêmes ne maîtrisent pas encore tant qu’ils n’ont pas eu leur premier job… (Si vous savez lire en anglais, je vous recommande ce site.).
Les nombreux et différents rangs/titres sont inspirés des grades dans le milieu militaire. Puisque chaque homme coréen passe par le service militaire avant ses 30 ans, il n’est pas dépaysé lorsqu’il entre dans le monde du travail. L’âge et le rang sont plus importants que le poste occupé. Il est impératif de s’adresser aux collègues en annonçant nom et prénom, le rang et on ajoute 님 à la fin, en signe de respect. Le rang est lié à l’âge et à l’ancienneté dans une boîte ou dans un travail en particulier. Il est difficile de donner des ordres à un homme plus âgé que soit. Voilà pourquoi il est rare qu’un manager soit plus jeune que ses employés. Les promotions sont également liées le plus souvent à l’âge.

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Inconvénients et avantages.
Travailler tard et faire des heures supplémentaires est fortement conseillé lorsque l’on travaille dans une firme coréenne. Quand je parlais du culte du travail, ça n’est pas pour rien. Le président de la boîte ainsi que le directeur sont tout puissants et, vous avez le droit à quinze jours de vacances par an. Il est très mal vu de prendre ces quinze jours d’un seul coup.
D’un autre côté, il existe des avantages que nous n’avons pas en France comme par exemple, une prime si les parents fêtent leurs 60 ans, ou si l’on se marie. Ou encore, des compensations financières en cas de décès du conjoint.
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외식.
외식 signifie littéralement « manger dehors« . Les « Hoesik » sont ces soirées coréennes où toute l’équipe est invitée à manger dans un bon restaurant et boire beaucoup. L’occasion pour tous de pouvoir faire n’importe quels reproches à ses supérieurs sans en subir les conséquences. Considéré comme étant sous l’emprise de l’alcool, on ne vous en tiendra pas rigueur le lendemain matin alors, lâchez vous !
Elles ont, en général, lieu une fois par mois, mais peuvent aussi être une fois par semaine. Et, refuser de venir à ce genre de soirée sera considéré comme de l’impolitesse.
Certaines compagnies organisent également des journées d’activités pour créé des liens entre les salariés (randonnées, football, etc…).

Être une femme.
Quand on est jeune, il n’y a rien à dire.
Quand on commence à avoir 30 ans et plus, les femmes ne sont plus considérées en tant qu’employées pendant les périodes des promotions ou évolution de poste. Les hommes sont prioritaires parce qu’ils « ne peuvent pas tomber enceinte » (autant vous dire que le congé de paternité est quasi inexistant). Seules les fonctionnaires d’état ont droit aux congés maternités. Certaines compagnies l’autorisent, mais à reculons.
Quand ils n’acceptent pas la situation d’une femme mais ne veulent pas la virer, ils n’hésitent pas à la faire se sentir mal à l’aise, la faire culpabiliser. Ils peuvent par exemple délocaliser le bureau de la personne concernée dans un endroit moins confortable, loin des autres, jusqu’à la pousser à la démission. Il y a possibilité de porter plainte mais les compagnies perdent juste un peu d’argent et cela ne les empêchent pas de recommencer. C’est typique des grosses compagnies coréennes.
Quelques changements ont été fait au fil des années, mais la place des femmes dans les grosses boîtes coréennes en est encore à un niveau de respect assez bas… Ces comportements à l’égard de la gente féminine peuvent être vu dans Kim Jiyoung, née en 1982 de Cho Nam-Joo, aux éditions 10/18 chez nous.

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Être un étranger
Être étranger dans une boîte coréenne est encore une situation différente. Tout simplement parce que vous serez davantage protégé par le fait que vous êtes autorisés à ne pas connaître avec exactitude les travers et rituels des compagnies coréennes. Vous êtes en quelque sorte pardonné.

Je n’ai pas la science infuse et ne travaille pas dans une compagnie coréenne. Ici, ce ne sont que des témoignages que j’ai pu recueillir, des anecdotes que j’ai pu trouvé, autant sur internet, qu’auprès de personnes qui vivent et travaillent en Corée du Sud et qui ont pu vivre et travailler en France également (pour des boîtes françaises) et non mon point de vue personnel ! Avoir la double expérience est intéressant, tout comme le fait d’avoir un regard extérieur. Puisque l’un.e d’entre vous m’avez demandé de faire un article là-dessus, j’espère que cela vous a plus ! 🙂 Et je vous dis à bientôt pour du nouveau contenu sur HallyuMi !