J’aime beaucoup les films et séries horrifiques, principalement quand il s’agit de gore (ndlr: quand il y a tellement de sang que ça en devient parodique, le gore joue également très souvent sur l’esthétique). Par contre, quand cela implique des zombies, j’ai un peu de mal… Je n’ai pourtant pas hésité à me lancer dans le visionnage du drama Sweet Home, adaptation du webtoon du même nom, sorti le 18 décembre 2020 sur Netflix, et étais plus que ravie lorsque je me suis rendue compte que, même si la série reprenait les codes des films/séries de zombies, ça n’en était pas une !
Voici donc ma petite critique sur Sweet Home. Âmes sensibles, s’abstenir !
Sweet Home, bien que production originale Netflix, est une adaptation en drama d’un webtoon créé par Kim Carnby, avec Hwang Young-Chan aux dessins. Le duo est également connu pour le webtoon Bastard, une autre série horrifique dont beaucoup de fans attendent également l’adaptation en drama.
Côté Netflix, c’est Lee Eung-bok qui se colle à la réalisation, un très bon dans le domaine puisqu’il a déjà réalisé Mr Sunshine, Descendants of the sun et School 2013.
Le casting vs les personnages.
Un lycéen déscolarisé, Cha Hyun-Soo, emménage dans un immeuble où il est bien décidé à stagner dans sa vie d’asocial, pensant même au suicide. Mais, tout cela va changer lorsqu’il va se rendre compte qu’une étrange épidémie semble toucher tous les hommes et les transforme en monstres. Il va faire la connaissance de plusieurs habitants de l’immeuble dans lequel il vient fraîchement de débarquer, et qui, contrairement à lui, veulent tout faire pour survivre.
Pour commencer cette confrontation webtoon vs drama, je vais d’abord vous parler des personnages ainsi que du casting : vous allez retrouver dans Sweet Home plusieurs acteurs que vous avez peut-être déjà vus dans d’autres productions Netflix. Le rôle principal de Cha Hyun-Soo est campé par Song Kang, et vous allez retrouver également Go Min-Si dans la peau de Lee Eun-Yo, tous deux déjà vu dans Love Alarm (ndlr : dont j’attends impatiemment la saison 2 pour vous écrire un petit article !).
Autre actrice vue récemment dans la production Netflix It’s okay to not be okay, Park Gyu-Young dans le rôle de Yoon Ji-Soo.
Autant Go Min-Si campe à peu près les mêmes rôles dans les deux productions, à savoir une petite peste pourrie gâtée qui a ses raisons d’agir ainsi avec son entourage, autant les deux autres acteurs nous montrent une facette différente de leur jeu d’acteur. Song Kang passe du beau gosse sûr de lui et populaire, au looser de service, complètement perdu, qui reste devant son ordinateur à jouer à des jeux en ligne. Je ne l’avais d’ailleurs même pas reconnu au début ! Quant à Park Gyu-Young, elle est également bluffante dans son rôle de Ji-Soo, une bassiste qui essaie de voir la vie du bon côté malgré ses blessures encore profondément ancrées et la situation pandémique.
Cinq autres acteurs vont sans doute également attiré votre attention, comme ils auront attirer la mienne.
- Kim Nam-Hee pour le personnage de Jung Jae-Heon (j’ai adoré sa relation avec Ji-Soo) que vous avez déjà vu dans Mister Sunshine
- Lee Do-Hyun pour le personnage de Lee Eun-Hyeok (également bluffant dans son rôle, je vais sans doute suivre sa carrière passée et future avec un peu plus d’intérêt !) que vous avez déjà vu dans 18 again et Hotel Del Luna.
- Lee Jin-Wook pour le personnage de Pyeon Sang-Wook (son personnage a beaucoup plus de profondeur dans le drama que dans le webtoon. Mais reste tout aussi mystérieux dans les deux médias !).
- Kim Sang-Ho pour le personnage de Han Du-Sik. Il n’y a pas que de jeunes acteurs dans Sweet Home ! Kim Sang-Ho est également inoubliable dans son rôle en plus d’y avoir beaucoup d’importance. Vous pouvez retrouver l’acteur dans un très très grand nombre de films et dramas, dont Running Man, Tazza, Kingdom, Bring It on Ghost pour n’en citer que quelques uns.
- Lee Si-Young pour le personnage de Seo Yi-Kyung. Son personnage a été inventé pour le drama et, honnêtement, je ne comprends pas vraiment pourquoi. Il y a déjà beaucoup de personnages féminins au fort caractère (autant dans le webtoon que dans le drama) alors, pourquoi ajouter une pompière/lara croft ? Peut-être pour desservir l’intrigue d’une deuxième saison ? Lee Si-Young a en tout les cas, un parcours impressionnant ! Elle est championne de boxe féminine au niveau amateur (ce qui explique sa silhouette très souvent mise en avant dans le drama) et a déjà 10 ans de carrière d’actrice à son actif. Vous la retrouvez dans Boys over Flowers, Mischievous Kiss, Poseidon et la liste est encore longue.
Plusieurs personnages du webtoon sont également présents dans le drama mais n’ont pas autant d’importance ce qui est frustrant quand on a lu Sweet Home. C’est aussi pour cela que je trouve l’ajout de personnage comme Seo Yi-Kyung un peu dommage, quand il y aurait pu avoir un approfondissement d’autres protagonistes…
L’histoire vs la réalisation.
L’histoire originale du webtoon a évidemment subi des changements puisqu’il existe de nouveaux personnages dans le drama. Il est légion dans le domaine de l’adaptation de voir les « versions écran » prendre petit à petit un chemin différent de l’œuvre originale, principalement dans les mangas adaptés en animes, surtout quand le manga n’est pas terminé (très bon exemple de Fullmetal Alchemist dont le premier anime s’est totalement détaché de son homonyme papier et qui est tout aussi bon que l’original !). Mais, pour Sweet Home, c’est réellement un choix du réalisateur de se détacher du webtoon puisque ce dernier est terminé : vous pouvez vous jeter les yeux fermés sur l’oeuvre de Kim Carnby et Hwang Young-Chan ! Même s’il est clair que nous avons besoin d’une saison 2 pour connaître le point final du drama, celui-ci a de très bonnes idées qui ne sont pas dans le webtoon. Comme je ne voudrais pas vous spoiler, à la place je vais me contenter de vous parler de la réalisation dans sa globalité.
Le réalisateur a déjà donné son avis sur une probable saison 2 à la série et, ce qui l’intéresserait serait d’inclure davantage de monstres présents dans le webtoon. Et on peut dire qu’en matière de monstre, le taff a déjà été fait dans la première saison ! Si parfois les effets spéciaux semblent un peu dépassés, dans l’ensemble, ça rend bien ! Et même si le dessin de Hwang Young-Chan installait déjà une sacrée tension dans les cases du webtoon, Lee Eung-bok sait vraiment y faire avec les images. Ils ont même travaillés en collaboration avec Hollywood ainsi qu’avec Troy James, un acteur contorsionniste ayant déjà un paquet de monstres du cinéma à son actif, pour pouvoir rendre ceux de Sweet Home les plus réels possible. Je ne peux que vous conseiller de jeter un œil sur cette vidéo Behind the Scenes pour vous faire une idée du travail qu’ils ont accomplis côté effets spéciaux. (sans aucun spoiler)
Lee Eung-bok et toute son équipe ont également su créer une ambiance pesante dans des décors insalubres. Cette tension et ce mal-être sont renforcés par une lumière jaunâtre dès qu’un rayonnement extérieur filtre par les rares fenêtres encore entrouvertes et de tons froids/bleus/noirs quand les personnages sont cloîtrés ou dans des couloirs. Certains plans sont géniaux dans leur asymétrie, leur ambiance, leurs couleurs et surtout la façon dont ils sont pensés.
La musique.
L’ambiance sonore est importante, encore plus lorsque l’on parle de film/série horrifique. Savoir installer une tension n’est pas dû uniquement à l’image mais aussi aux sons et encore une fois, l’équipe de Sweet Home l’a bien compris. Comme dit précédemment, le réalisateur Lee Eung-bok n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il a déjà des chefs d’œuvres comme Descendants of the Sun et Mr Sunshine à son actif. C’est avec le générique de début que commence très bien l’immersion dans l’univers de Sweet Home avec une personnalisation du Dies iræ de Mozart par Choo Yoon-Jung. Dies iræ signifie « Jour de colère » en latin et est, à l’origine, un chant grégorien qui évoque la colère de Dieu et, surtout, le Jugement Dernier. Lorsque l’on connaît l’histoire de Sweet Home, il est donc légitime de commencer par une telle chanson.
Il existe beaucoup d’autres titres dans ce genre dans la bande-son de Sweet Home. Des voix féminines sur un fond de violon et de piano ou d’orgue, qui nous laissent apercevoir la fatalité et l’inéluctabilité de la situation. Mais elles reviennent parfois avec force lorsque les personnages décident que ça n’est pas terminé et qu’ils veulent se battre.
Voilà aussi pourquoi la chanson Warriors du groupe américain Imagine Dragons est particulièrement bien choisie pour cette série. Elle surprend (dans le bon sens du terme) lors de sa première apparition, mais est ensuite utilisée à tout bout de champ dès qu’un personnage décide de faire quelque chose d’héroïque et cela peut sortir de la série. Autant la première fois, elle est bien placée et m’a fait sauter sur mon canapé pour encourager les survivants, autant par la suite, elle gâchait presque les rebonds scénaristiques…
C’est le rappeur BewhY qui clôture chaque épisode avec 나란히 (Side by side). Il nous embarque dans des sons originaux et dérangeants, sur des images toutes aussi abstraites et malaisantes. Une chanson que je ne passais même plus à la fin de chaque épisode tant je me suis prise d’affection pour elle.
La saison 2, c’est pour quand ?!
Plusieurs personnages du webtoon ont été modifiés ou supprimés, sans doute pour coller à l’histoire du drama qui se détache petit à petit de son support de base par envie du réalisateur. Parfois, ça n’est pas plus mal, parfois un peu dommage car il y a des scènes du webtoon que j’aurais aimé voir dans l’adaptation et que je pense, ne verrais probablement pas. Mais il est très difficile d’en parler dans les détails sans spoiler l’un et/ou l’autre. De plus, le drama n’est pas terminé. Malheureusement, la saison 2 n’est pas encore officialisée, ni même datée…
Le travail de réalisation est impressionnant et montre que les coréens n’ont rien à envier à Hollywood. Le cinéma coréen a déjà montré plusieurs fois qu’il savait y faire en matière d’horreur et cela se confirme avec le visionnage de Sweet Home. Je ne peux que vous encourager à vous jeter sur le webtoon, sur le drama et même à vous passer la bande originale de la série, facilement trouvable sur YouTube, en boucle !
Bref, cette adaptation de Sweet Home n’est pas seulement une bonne adaptation, c’est un réalisateur qui connaît son sujet, a su diriger son équipe et sait ce qu’il fait tout du long. Un pur plaisir à contempler et qui laisse coi. Pour ma part, j’attends la saison 2 avec énormément d’impatience !
Images: Webtoon Sweet Home et ©Netflix
2 thoughts on “Sweet Home : l’humanité touche à sa fin.”